En ce samedi matin, la joyeuse troupe des « vert amande » avait décidé de braver les prévisions météorologiques désastreuses pour un week-end bivouac au cœur du circuit de Prenois. Une dizaine d’autos se lancèrent donc à l’assaut des 300 pluvieux kilomètres pour gagner Dijon. Ce fut un défi bien plus coriace pour Soap qui avait fait le pari de garder son brookland comme unique rempart devant les intempéries. En route nous recupérons un joyeux luron et futur Team mate au volant de sa germanique 911.
Nous nous rendons rapidement vers notre espace dédié, situé au niveau du « S des Sablières », montons en quelques secondes nos très utiles barnum et nous rendons compte que tel un oasis, notre stand trône dans un océan de verdure. S’il n’y avait le vacarme des bolides fonçant sur l’asphalte dijonnais, cet espace serait un lieu de villégiature idéal pour de verts parisiens.
Les paddocks semblent moins denses que les années précédentes, d’autant qu’avec cette pluie fine mais continue beaucoup d’autos sont bâchées ou encore à l’abri dans leur motor-home. Je reste tout de même en admiration devant une AC Bristol à la livrée rouge, toneau cover en alu et carénage. Elle s’illustrera le lendemain par un abandon prématuré dans la « GT & Sports Car Cup ». Nous découvrons également tout au fond des paddocks un couple d’autos magnifiques une Bug 35 rouge très passé (je ne saurais en dire plus sur le modèle exact) et une Eleven, toutes les deux arborant des stigmates de course et une patine réjouissante.
La journée avance, la pluie décide enfin de prendre congés et les espaces clubs ne vont pas en se remplissant...Les rutilantes Morgan du stand voisin quittent la prairie alors que nous prenons le parti de nous livrer à une boisson méridionale. Si bien qu’à l’heure du dîner, nous nous sentons encore plus seuls…au moins nos discussions envolées ne dérangeront personne. Après un dîner animé et en recherche d’un peu de sociabilité, nous tentons la soirée officielle. Malheureusement nous nous heurtons à des portes closes, la fameuse soirée était arrivée à son terme bien avant que nous ne pensions à nous y rendre. Il parait qu’elle a accueilli des centaines de personnes, elles ont du aller se coucher bien tôt.
Dimanche, réveil brumeux et très matinal. La vision de notre solitude est saisissante, mises à part nos autos et nos quelques tentes, de l’herbe à perte de vue. Mince, nous avons oublié notre réchaud et sommes donc contraints d’attendre 8h et l’ouverture des buvettes pour prendre d’assaut les expresso. Les plus paresseux furent tirés de leur sommeil par le vacarme du plateau saloon cars, toujours aussi hétéroclites, à quand des 205 GTI ?
Cette matinée dominicale fut l’occasion de faire la connaissance d'une "relation de forum" venu avec sa splendide M100. Julien est conquis ! Il y a fort à parier qu’il consacre le pécule qu’il avait mis de côté pour Mme Lagarde et ses amis, à financer en partie l’achat d’un exemplaire BRG.
Vient alors à mon sens le sommet du week-end, le plateau « GT & Sports Car » et ses 52 engagés. La lutte fut âpre et virile. Quel plaisir pour nous, admirateurs de l’œuvre de Colin, de voir quelques tours durant une Lotus XV tenir tête aux deux furieux en Cobra et à l’Aston DB3S.
Placés au niveau du freinage du « gauche de la bretelle », nous assistâmes à de nombreux freinages tardifs. Ces quatre autos creusèrent rapidement des écarts conséquents sur une meute hétéroclite composée de Cobra, Lotus XI, Austin Healey, 257 GTB. Les changements de pilote ne favorisèrent pas la compréhension de la course et de sa hiérarchie si bien que je me retrouve incapable de savoir qui de la Cobra anglaise ou de l’Aston a remporté cette course. Un rapide tout vers Mds et j’apprends que la Cobra l’a emporté.
Ce fut le moment que choisirent les deux pères de famille présents, pour regagner Paris dans un duo de Lotus, la confortable +2 et la radicale Seven en saute-vent. Le reste de la troupe quitta Prenois plus tard dans l'après midi, en faisant quelques détours dans la campagne dijonaise...
En s’exilant à Prenois l’Age d’Or à gagné des plateaux plus denses, des courses plus intenses mais l’esprit a perdu de sa superbe. Il est évident que l’âme de l’anneau n’est pas transférable mais ce sont les clubs qui font l’ambiance, qui créent cette alchimie. Il est dommage qu’un si beau week-end de course ne soulève pas leur ferveur, car le public semblait lui être au rendez vous.
Mais comme le dit Julien « tant qu'on y s'y trouve avec quelques furieux et eut égard au spectacle délivré par les pilotes ce fut assurément un bon cru, même si d'autres objecteront que peux mieux faire... »
Ce fut donc un excellent week-end pour les « vert amandes ». L’ambiance toujours aussi conviviale, l’occasion de partager de bons moments avec des amis qu’on ne voit pas assez durant l’année et l’occasion de faire de nouvelles rencontres. Nous reviendrons pour la prochaine édition.